Comme à chaque élection depuis quelques années, le Front National progresse. C’est l’une des manifestations les plus visibles de la progression des idées nationalistes et fascistes dans notre société. Celle-ci est d’autant plus flagrante quand on prend en compte la droitisation, voire la fascisation, des autres forces politiques, qui n’arrivent à concurrencer le FN qu’en chassant sur ses terres et en attaquant à leur tour les minorités.
Juif-ve-s, le Front National n’est pas de notre côté. Sans même évoquer les multiples sorties (qui n’ont rien de dérapages) antisémites de ses membres, son programme est basé sur l’exaltation d’une identité nationale qui ne peut se définir que par opposition aux minorités. Là où les progressistes se battent pour l’unité des opprimé-e-s, les racistes cherchent à faire travailler les exploité-e-s au service des exploiteurs contre ceux qui ne partagent pas une identité fantasmée blanche, européenne, et chrétienne. Les Juif-ve-s sont donc par définition une cible du Front National, et même ceux qui se mettront à leur service ne seront jamais assez français à leurs yeux.
Si le Front National progresse, c’est parce qu’en période de crise le nationalisme permet un temps à la bourgeoisie de se protéger. Il lui permet de se soustraire à la concurrence internationale. Il lui permet d’exploiter un peu plus une partie les travailleurs et les travailleuses issus des minorités nationales. Il lui permet de retourner la colère des opprimé-e-s contre d’autres opprimé-e-s. De la même manière d’autres idéologies réactionnaires progressent au sein des minorités nationales et y remplissent les mêmes fonctions.
Face à cette avancée, rester paralyser c’est être condamné-e-s. Révolutionnaires et membres d’une minorité nationale, nous serons en première ligne au cas où les forces les plus réactionnaires de la bourgeoisie prenaient le pouvoir.
Une alternative existe : l’autodéfense antiraciste, l’unité des opprimé-e-s, la révolution sociale.
