Depuis le lancement de l’invasion de l’Ukraine par les impérialistes russes, de nombreux pays ont fait part de leur soutien au peuple ukrainien. De manière très marquante, cette solidarité vise notamment à accueillir les Ukrainien·e·s qui fuiraient les combats. Pour l’instant il est à craindre que les mesures du gouvernement français, limitées et comparable à ce qui avait pû être annoncé à l’époque de François Hollande concernant les réfugiés syrien·ne·s (sans malheureusement être suivi d’effet suffisants), ne soient pas à la hauteur de l’urgence. Il reste cependant remarquable que les opinions publiques européennes puissent se mobiliser dans une telle dynamique d’accueil.
Depuis l’Antiquité, l’histoire des Juives et des Juifs est remplie de moments où nos aïeux ont dû quitter leur pays pour fuir la misère, la guerre, et les persécutions. La plupart d’entre nous ont des parents, des grands-parents, qui ont été dans ce cas. Les Juifs et les Juives sont donc bien placés pour savoir qu’on ne fuit jamais son foyer de gaieté de cœur. Nous sommes d’autant plus sensibles à la situation des réfugié·e·s et la solidarité avec eux nous est d’autant plus nécessaire que nos ancêtres ont vécus ce qu’ils subissent, certains faisant d’ailleurs le même trajet.
En conséquence, nous ne pouvons que saluer les pays européens dans lesquels se met en place un réel accueil des réfugié·e·s venus d’Ukraine. Nous demandons également au gouvernement français de tout faire pour que les mesures prises soient autre chose des effets d’annonce, qu’elles garantissent pour les réfugié·e·s l’accompagnement vers un logement, l’éducation des enfants dans de bonnes conditions, l’apprentissage de la langue, etc.
Mais nous ne pouvons pas non plus passer sous silence le sort de tout les autres. D’abord, il est inacceptable que se fasse un tri raciste, notamment aux frontières ukrainiennes, entre réfugié·e·s visuellement blanc·he·s et réfugié·e·s visuellement racisé·e·s. De plus, de nombreuses personnes venues d’Afghanistan, d’Éthiopie, du Yémen, etc. quittent chaque jour leur pays dans des conditions dramatique. Certains, comme les Syriens, fuient les mêmes bombes qui tombent aujourd’hui sur le peuple ukrainien ; d’autres, comme les Ouïghours, sont victimes de persécutions islamophobes ; certains, comme les Palestiniens, sont victimes de l’occupation et de l’arbitraire colonial ; d’autres enfin, comme les Haïtiens, cherchent à échapper à la misère qu’un système capitaliste injuste et criminel impose à leur pays.
Eux aussi doivent être accueilli·e·s, sans avoir à craindre d’être expulsé·e·s ou maltraité·e·s par l’État et la police. Nous devons donc nous mobiliser non seulement en solidarité avec le peuple ukrainien et contre toutes les formes d’impérialisme, mais également faire pression sur nos gouvernements pour la régularisation de tout les sans papiers et la liberté de circulation et d’installation, contre toutes les frontières.
