Suite aux élections législatives, la division de l’Assemblée Nationale en trois blocs équivalents a poussé Emmanuel Macron à faire un choix entre deux possibilités : confier la formation d’un gouvernement à l’union de la gauche ou former un gouvernement qui soit acceptable aux yeux du Rassemblement National. La nomination de Michel Barnier, cadre dirigeant des forces de droite depuis plusieurs décennies, qui fut ministre de Balladur, de Chirac et de Sarkozy, prouve que la seconde option a été choisie. La seule chance de survie du gouvernement Barnier sera en effet d’obtenir la neutralité ou le soutien de l’extrême-droite.
Nous placions peu d’espoir vis-à-vis du Nouveau Front Populaire, alliance regroupant divers courants socio-démocrates qui ont tant de fois déçus les espoirs des travailleurs·ses, d’autant plus quand la force principale de cette coalition est si peu au clair sur la question de la lutte contre l’antisémitisme. Pour autant, les perspectives offertes par celle-ci semblaient moins repoussantes que celle d’un rapprochement de plus en plus assumé de la droite libérale macroniste avec les héritiers politiques du nazisme, de la collaboration et de l’OAS, y compris si celui-ci se déroule par le biais d’anciens gaullistes. Nul doute que les minorités (LGBTQI, voyageu·r·ses, musulman·es, migrant·es, etc.) seront les premières victimes de leur amitié, ainsi que les services publics, les travailleurs·ses privés d’emploi, etc. De plus, comme nous l’avions écrit ici (https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2024/06/20/aux-juifs-et-aux-juives-qui-pensent-voter-rn/), l’antisémitisme fait partie du logiciel idéologique du Rassemblement National. Plus celui-ci s’approche du pouvoir, plus les Juifs et les Juives ont a craindre pour leur avenir.
Pour sortir de l’impasse, la reconstruction de notre camp social est nécessaire. Plus que jamais : organisons-nous, syndiquons-nous, unissons-nous contre la droite, l’extrême-droite et leurs idées.
