Une tribune publiée le 27 octobre dans le Journal Du Dimanche et signée notamment par Frank Tapiro, Michel Onfray, Luc Ferry, Pascal Bruckner, Elisabeth Levy, etc. appelle Emmanuel Macron à « expliquer » aux signataires le manque de soutien de la diplomatie française vis-à-vis des actions criminelles du gouvernement israélien à Gaza et au Liban. Ce texte offre surtout à ses rédacteur·ices l’occasion de réaffirmer un soutien inconditionnel au gouvernement d’extrême droite de Netanyahou, en s’appuyant sur une rhétorique du choc des civilisations. Nous ne sommes évidemment pas surpris·es de lire de telles idées dans un journal qui, s’il fût un organe quasi-officiel de la communication macroniste, est aujourd’hui acquis aux idées d’extrême-droite, racheté par Bolloré et dirigé par l’ex rédacteur en chef de Valeurs Actuelles Geoffroy Lejeune.
Les auteur·ices de la tribune, dont la plupart sont donc connus pour leur défense de thèses réactionnaires et racistes, réactivent ici le mythe du choc des civilisations. Ils présentent les massacres de civils palestiniens et libanais comme visant à « garantir la sécurité du monde occidental face à la menace islamiste ». Selon eux, les massacres commis par Israël ne sont qu’une déclinaison d’une guerre globale de « l’Occident » contre « l’islamisme radical » dont le Hezbollah, le Hamas, l’Iran, Daesh, Mohammed Merah, le Qatar, etc. seraient des incarnations. Ce raisonnement simpliste vise à absoudre le gouvernement et l’armée israélienne de toute responsabilité dans la situation coloniale que subissent depuis des décennies les Palestinien·nes. Il les innocente également de toute violation du droit international, au sujet desquelles tous les acteurs sérieux sont unanimes, alors que les représailles aveugles au massacre du 7 octobre 2023 ont déjà causé des dizaines de milliers de morts à Gaza, et plus de 1 600 mort·es au Liban. Qui peut croire que le meurtre de civils, le déplacement forcé, et les destructions massives d’infrastructures vitales apporteront la sécurité à quiconque, en premier lieu aux Israélien·nes que les signataires entendent défendre ? Qui peut croire que cela fera revenir les otages après plus d’un an de captivité par le Hamas et ses alliés ? Le gouvernement israélien les a abandonnés au profit de l’objectif militaire illusoire d’éliminer le Hamas et le Hezbollah, au prix des vies civiles palestiniennes et libanaises. Des dizaines d’otages sont revenus sains et saufs par la voie de négociations, une poignée seulement par des opérations militaires.
À rebours de cette vision, la priorité diplomatique pour le gouvernement français est d’exercer une pression internationale pour obtenir un cessez-le-feu immédiat.
De même, nous rappelons notre indignation face à la venue du ministre d’extrême-droite israélien des finances Bezalel Smotrich le 13 novembre prochain à Paris, invité par l’organisation Israel is Forever. Il nous faut à tout pris empêcher la venue de ce représentant d’une extrême droite suprémaciste et partisane d’une colonisation à Gaza comme sa poursuite en Cisjordanie. Nous le répétons : la place de ce sinistre individu est devant un tribunal international, non dans des galas parisiens !
Les mouvements politiques israéliens tels que Standing Together le disent, relayons leurs voix :
NO to resettlement of Gaza, NO to ethnic cleansing and never-ending war. YES to a political solution that guarantees freedom, safety and equality for all. (NON à la réinstallation de Gaza, NON au nettoyage ethnique et à la guerre sans fin. OUI à une solution politique qui garantisse la liberté, la sécurité et l’égalité pour tous.)
