Décision de la CPI : une mesure de justice !

Le 21 novembre 2024, la Cour Pénale internationale a annoncé par communiqué avoir délivré des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ex-ministre de la défense Gallant, ainsi que le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deïf – la procédure conjointe ciblant Haniyeh et Sinwar pour leur responsabilité dans les massacres du 7 octobre étant rendu sans effet depuis leur décès.

Quand bien même cette décision restait sans effet en raison de la dépendance de la CPI aux États signataires pour son exécution, et même si elle n’est pas en soi en mesure de mettre fin au massacre en cours à Gaza et au Liban, il s’agit là d’un pas en avant que nous saluons pour confronter deux des principaux responsables du massacre en cours à leur responsabilité. Au cas où Netanyahu décidait de se rendre en France, il serait nécessaire de faire pression sur notre gouvernement pour que ces mandats d’arrêt soient exécutés.

Benjamin Netanyahu, suite à cette annonce, a eu l’indécence de se comparer au capitaine Dreyfus, se jugeant victime d’un jugement antisémite. Cette affirmation malhonnête prétend rapprocher la situation d’un Premier ministre en exercice confronté à ses responsabilités dans des crimes de guerres et crimes contre l’humanité, et celle de la victime de l’antisémitisme d’État français qu’était Dreyfus. Netanyahu est coutumier des travestissements de l’histoire visant essentiellement à servir un objectif politique étranger à la lutte contre l’antisémitisme, qui a tout à voir avec la justification de la politique guerrière et coloniale qu’il mène : en 2015, celui-ci n’avait pas hésité à affirmer contre toute évidence historique qu’Hitler ne souhaitait pas exterminer les Juif·ves. L’ambassadeur israélien à l’ONU, quant à lui, n’avait pas hésité à arborer une étoile jaune en octobre 2023. 

Irresponsables, de telles affirmations entretiennent une confusion délétère entre antisémitisme et critique légitime du gouvernement israélien. Lorsqu’une telle critique est fondée sur des faits matériels, qu’elle applique la même grille de lecture à l’ensemble des Etats, et qu’elle ne verse donc pas dans la reprise de thèmes antisémites historiques, elle est parfaitement légitime et nécéssaire ! Il n’est évidemment pas antisémite en soi de condamner le massacre en cours, les exactions contre les civils, la destruction méthodique de Gaza et les pratiques de nettoyage ethnique. Il est même nécessaire de le faire quand on lutte contre l’injustice, pour l’égalité sociale. Tout cela n’implique évidemment pas de cautionner les massacres de civils israélien·es commis le 7 octobre ou la persécution des Juif·ves en diaspora, ni de considérer les Juif·ves comme exogènes au Moyen-orient. Aucun massacre de civils ni persécution ne sera jamais pour nous légitime !

Netanyahu et les politiques coloniales, guerrières, ethno-nationalistes ou inspirées par le fanatisme religieux que promeut son gouvernement font partie du problème, pas de la solution ! Eux et les dirigeants du Hamas (de même que leurs sponsors iraniens et leurs complices syriens qui ont tant de sang sur les mains) doivent être jugés pour leurs crimes par un tribunal international.

Arrêt des massacres, libération des otages, égalité des droits, fin de la situation coloniale, droit au retour et compensation pour les réfugié·es palestinien·es (comme pour les Juif·ves chassé·es de leurs pays d’origine) : la seule solution pour une paix juste et durable est politique !