Ce samedi aura lieu la journée mondiale de lutte contre le fascisme et le racisme. En France, un appel a été lancé par la Marche des Solidarités, les Collectifs de Sans-papiers et les Collectifs de mineur·es isolé·es. Il a été soutenu par un grand nombre d’organisations du mouvement social : associations, syndicats, organisations politiques, etc.

Au lendemain de l’expulsion très violente des mineur·es isolé·es de la Gaîté Lyrique après trois mois de lutte pour un droit au logement et alors que l’internationale réactionnaire est à l’offensive dans le monde entier ; que le Rassemblement National, sa déclinaison française, est aux portes du pouvoir ; que des franges importantes des forces de gauche en France sont contaminées d’un côté par l’islamophobie, de l’autre par l’antisémitisme et le campisme ; construire une riposte unitaire antiraciste et antifasciste devient chaque jour une nécessité de plus en plus vitale. Cela passe en France par la lutte contre la politique d’un gouvernement qui cherche à concurrencer l’extrême-droite sur le terrain raciste ; par le soutien avec celles et ceux qui, en Israël / Palestine, en Ukraine, au Turkestan oriental et ailleurs, luttent contre l’impérialisme et le colonialisme et pour la liberté, la justice et la paix ; et par la solidarité avec les personnes les plus exposées (migrant·es et mineur·es isolé·es notamment dont les collectifs sont à l’initiative de cet appel, mais également musulman·es ciblé·es par les politiques islamophobes et minorité juive victime des violences antisémites croissantes).

Nous nous joignons à cet appel et appelons à participer à cette journée avec un double objectif : d’abord de participer à la construction d’un large front contre tous les racismes ; ensuite de pousser au sein de celui-ci le mouvement social à investir de manière sérieuse la lutte contre l’antisémitisme. Exemple récent des lacunes sur ce plan : la reprise par certain·es à gauche, de Franc Tireur à LFI, des codes de l’iconographie antisémite pour attaquer qui Eric Zemmour qui Cyril Hanouna. Les visuels racistes, qu’ils soient antisémites, négrophobes ou islamophobes ne peuvent pas être tolérés dans le camp antiraciste. Ces tendances, de même que celle consistant à cataloguer comme « sioniste » toute volonté de dénoncer l’antisémitisme à gauche, nous montrent encore une fois l’ampleur des progrès à faire.

Tou·tes dans la rue, ensemble contre l’antisémitisme, l’islamophobie et tout les racismes, pour l’égalité et la régularisation de tou·tes les sans-papiers !