Samedi 22 mars, le rabbin d’Orléans a été victime d’une agression antisémite, frappé et insulté en rentrant de la synagogue avec son fils.
Cette agression fait suite à plusieurs autres agressions et actes antisémites dans un délai très rapproché : Dans la nuit du 19 au 20 mars, quelqu’un a provoqué une tentative d’incendie de l’Hypercasher de la Porte de Vincennes, où quatre personnes juives avaient été assassinées en 2015. Le 8 mars, à Villeurbanne, un automobiliste a été agressé aux cris de « sale juif », « sale sioniste », « Tu as fait des massacres à Gaza ». Le lundi 17 mars, toujours à Villeurbanne, une femme rentrant d’un cours d’hébreu a été agressée aux cris de « Ici on n’est pas en Israël, sale juive ».
Nous pensons aux victimes, à leurs proches et leur assurons notre pleine et entière solidarité face à ces agressions antisémites.
Dimanche, cela faisait tout juste sept ans que Mireille Knoll était assassinée. Ce sont les vieilles accusations sur le prétendu lien des Juif·ves et de l’argent et le fantasme de Juif·ves tou·tes riches, combinées à une vengeance personnelle qui ont été utilisés comme prétexte du meurtre antisémite par ses auteurs.
Démasquer les prétextes utilisés pour justifier les violences et les qualifier pour ce qu’elles sont, l’expression d’une idéologie raciste, l’antisémitisme, est une nécessité.
Aujourd’hui, la reprise des massacres à Gaza sert de prétexte aux antisémites qui tiennent les Juifs et les Juives comme collectivement responsables des agissements de l’État et du gouvernement israélien. Depuis quinze mois, la parole antisémite s’est libérée et les actes antisémites se sont multipliés. Cette relation entre la situation en Israël / Palestine et la déshinibition de la haine anti-juifs est observée depuis le début des années 2000. Elle n’a rien à voir avec la solidarité internationale mais tout à voir avec l’antisémitisme. Elle n’est pas une fatalité, pour peu que la lutte contre l’antisémitisme ne soit plus disqualifiée, minimisée ou instrumentalisée mais menée de manière déterminée, quels que soient les prétextes invoqués pour tenter de la justifier.
Honte à celles et ceux qui minimisent ou refusent de combattre l’antisémitisme, qui n’est ni « résiduel » ni un « rayon paralysant » mais une oppression réelle. Honte également à celles et ceux, à l’extrême-droite notamment, qui l’instrumentalisent à des fins politiques. Derrière ces actes odieux, il y a une communauté éprouvée et lassée de ce climat délétère, de la haine dont elle est la cible et des calculs politiciens dont elle est l’objet.
Plus que jamais, nous avons besoin d’un front antiraciste qui ne faiblit pas devant le combat qu’est celui contre l’antisémitisme.

