Nettoyage ethnique à Gaza : la justice doit agir !

Ces dernières semaines, plusieurs plaintes ont été déposées en France concernant des crimes commis par l’armée israélienne à Gaza.

Le 6 juin 2025, Jacqueline Rivault a déposé plainte, soutenue notamment par la Ligue des Droits de l’Homme. Deux de ses petits-enfants âgés de six et neuf ans, Abderrahim et Janna, ont été tués par un missile israélien dans la nuit du 23 au 24 octobre 2023. Les deux enfants étant de nationalité française, leur assassinat relève de la compétence de la justice française.

Plusieurs organisations françaises et palestiniennes, parmi lesquelles la Ligue des Droits de l’Homme et l’Association France Palestine Solidarité, ont déposé des plaintes contre des soldats franco-israéliens directement impliqués dans des crimes de guerre. En décembre 2024, elles ont saisi la justice pour demander l’ouverture d’une enquête contre Yoel O., qui avait diffusé une vidéo de prisonniers palestiniens montrant des signes visibles de torture. En juin 2025, les mêmes organisations ont déposé plainte contre Sasha A. et Gabriel B., membres d’une unité de tireurs d’élite accusée d’exécutions sommaires de civils palestinien·nes.

D’autres plaintes ont été déposées, visant notamment des Français·es ayant participé au blocage de l’aide humanitaire destinée à la population gazaouie.

Nous saluons ces initiatives. Relevons ici qu’elles ne visent pas n’importe quel·le binational·e effectuant son service militaire obligatoire, mais des individus accusés d’avoir effectivement participé à des crimes de guerre contre des civil·es.

Les crimes contre l’humanité commis à Gaza sont documentés et ne peuvent être contestés. Le jugement de tels actes est loin d’être simple, du fait du nombre de personnes impliquées, de l’implication de structures hiérarchiques complexes, de l’intégration d’une propagande de déshumanisation, etc. Il n’en est pas moins nécessaire. Pourtant, le gouvernement français refuse d’appliquer ou de mettre en place des sanctions internationales, économiques, diplomatiques ou, dans le cas présent, juridiques contre Israël. Benjamin Netanyahu peut survoler le territoire français alors qu’il est visé par un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale. Des citoyen·nes français·es peuvent participer au nettoyage ethnique sans être inquiété·es. Cette impunité n’est pas un accident : lorsque cela sert leurs intérêts géopolitiques, coloniaux ou impérialistes, les autorités françaises n’hésitent jamais à protéger les criminels d’État.

Cela doit cesser. Les assassins et les tortionnaires, qu’ils soient de Tsahal ou du Hamas, doivent être jugés. Les meurtres et les destructions doivent s’arrêter, à Gaza comme en Cisjordanie. Les otages détenu·es à Gaza doivent être libéré·es. Mobilisons nous et soutenons les initiatives qui vont en ce sens, pour une paix juste et durable, pour le respect du droit international, pour une sortie de la situation coloniale.