Le 24 aout 2025, l’Ocean Viking a été attaqué par des gardes-côtes libyens, qui ont ouvert le feu sur le navire dans les eaux internationales. Ce bateau appartient à SOS Méditerranée, qui vient en aide aux personnes qui risquent leur vie en tentant de traverser la Méditerranée. Depuis 2016, cette ONG a secouru en mer plus de quarante mille personnes. Sa mission est d’intérêt public, à l’heure ou des milliers de migrant·es meurent en tentant la traversée.
La garde-côte libyenne qui a commis cette agression n’en est pas à son coup d’essai. Plusieurs témoignages font état de tirs de sa part sur des bateaux de migrant·es ou sur des navires de secours (y compris déjà en 2023 contre SOS Méditerranée). Si elle est liée aux différentes autorités présentes en Libye, elle agit en réalité comme une force supplétive de l’Union européenne. Celle-ci en a fait un maillon essentiel de l’Europe forteresse en la finançant à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros et en lui fournissant de l’équipement, des navires et des formations. Son rôle est simple : intercepter et retenir les migrant·es avant que ceux-ci n’entrent sur le territoire de l’Union Européenne.
En dehors de la seule garde-côte, la Libye, qui fait office de sous traitant de l’Union européenne en matière répressive, est aujourd’hui un cauchemar pour les migrant·es qui tentent de rejoindre l’Europe. Un rapport produit par des enquêteurs de l’ONU en 2023 a conclu que plus 670 000 migrant·es étaient alors présent·es dans le pays et que nombre d’entre eux subissaient des actes de torture, étaient rackettés ou réduit·es en esclavage (notamment sexuel), voire disparaissaient purement et simplement, y compris dans des centres de détention censés être sous le contrôle de la garde-côte libyenne. Plusieurs fosses communes ont ainsi été découvertes en février 2025. Tout cela se déroule avec la complicité et les financements des gouvernements européens, notamment ceux de l’Italie et de la France.
Mobilisons-nous pour que cela cesse. La Méditerranée ne doit plus être un cimetière. L’Union européenne doit cesser de financer et de soutenir les criminels qui exploitent et assassinent les migrant·es. Au contraire, il faut mettre fin à l’Europe forteresse et ouvrir des voies sûres pour permettre le passage en sécurité de celles et ceux qui fuient l’enfer libyen. Plus largement, il faut lutter pour que celles et ceux qui fuient la misère, la guerre ou les persécutions, comme l’ont fait à de nombreuses reprises dans l’histoire nos ancêtres originaires du Maghreb, d’Europe Centrale et Orientale, d’Éthiopie, du Machrek ou d’ailleurs, soient accueilli·es dignement.
Contre Frontex et son monde, soutenons les ONG comme SOS Méditerranée !

